Résilience ou Fuite ?
« Tu es une femme forte. »
J’ai souvent entendu les gens me dire ça.
Et en effet, je fais preuve d’une grande résilience
qui m’a poussée à aller de l’avant.
Je me suis rarement apitoyée sur mon sort, j’ai pleuré un bon coup et je suis vite passée à autre chose.
C’est une bonne chose. Et en même temps, cette résilience n’a jamais laissé la place au questionnement ni aux émotions de prendre leur juste place pour que je les écoute réellement.
Être résilient·e c’est prendre un nouveau départ, différent.
Finalement quand j’ai compris la vraie définition de cette phrase, je me suis rendue compte que j’avais souvent pris de nouveaux départs, en effet, mais pas vraiment différents.
La problématique était toujours restée la même : l’expression du Stress Post-Traumatique que je vivais. Certes, je changeais de « décor », de « personnages », de « texte », mais les difficultés étaient finalement les mêmes.
J’ai pris la fuite plusieurs fois dans mes relations amoureuses. Sur le coup, j’avais toujours une bonne raison :
-> Je ne suis plus amoureuse
-> Je n’ai plus de désir pour la personne
-> On se dispute trop
-> Il n’est plus dans la relation
-> Je suis une mendiante de l’amour
-> Je m’ennuie
-> Je ne veux pas d’enfants
-> Il m’a mis une gifle (ce qui n’est vraiment pas bien, on est d’accord !)
-> Il ne s’engage pas
-> Il ne m’aime pas comme je l’aime
Et la liste peut continuer…
J’ai fui des relations amicales. J’ai fui des travails, des lieux de vie… Chez moi, la fuite était une manière de me protéger. De protéger la petite fille blessée, violentée, qui refuse de souffrir. Avant même que la souffrance n’arrive, je la fuyais. Mais qui peut vivre une vie sans souffrance ? Personne.
Comme Franck Lopvet dit : « Si on se protège des chagrins d’amour on s’empêche de vivre des histoires d’amour. »
Je n’avais pas les ressources nécessaires pour prendre soin de moi sans fuir.
Mon Système Nerveux Autonome avait intégré que lors d’un obstacle, il valait mieux le contourner plutôt que d’aller dedans et dénouer la chose.
La fuite n’est pas une option vivable à long terme. Se questionner sur notre difficulté et résoudre le problème autrement, ça c’est une solution.
Je sais que « j’ai combattu » dans mes relations, pour essayer de les faire fonctionner. La plupart du temps j’ai fait de l’autre mon ennemi. Je me sentais attaquée par son manque
-> d’implication
-> d’expression des émotions
-> d’expression des sentiments
-> d’engagement,
-> de communication
Alors j’ai voulu régler les problèmes avec des critiques, des jugements, des conflits, des coups de gueule…
A quel moment, une personne qui est accablée à longueur de journée commence à nous aimer ?
A quel moment les appréciations négatives et les cris ont donné envie à l’autre de venir nous prendre dans les bras ?
L’agressivité verbale ou physique est une autre facette de la problématique du blocage du Système Nerveux Autonome dans le mode Combat/Fuite. C’est une réponse active à un environnement que nous percevons comme hostile. Même s’il ne l’est pas.
Lorsque nos ressentis nous font croire que l’autre est notre ennemi, n’importe quelle relation devient difficile à vivre. De la même manière qu’une personne qui a été frappée toute son enfance, se sentira agressée lorsqu’on voudra doucement lui caresser la joue, tout comportement qui fait penser à notre Système Nerveux Autonome ne serait-ce qu’une demi-seconde à une expérience traumatisante, sera une agression.
Une non expression des sentiments, des comportements qui nous font croire que « nous ne vallons rien aux yeux de l’autre », le non engagement, le manque d’affection…
Tout ça n’est pas vraiment le problème de l’autre, mais plutôt le nôtre. Notre vision du monde est faussée par des expériences traumatisantes. Et la plupart du temps nous allons rencontrer le même type de difficultés, pour que, de manière inconsciente, la résolution en soit différente. L’autre devient donc un personnage qui remet en scène notre souffrance, d’une manière ou d’une autre. Il n’a réellement aucune chance de nous combler, de nous guérir profondément, si nous n’avons pas nous-mêmes conscience de nos schémas traumatiques.
Le cycle des histoires qui se répètent se boucle lorsque nous avons compris et que notre Système Nerveux Autonome s’est libéré de cette problématique.
Nous pouvons attendre des années et parfois toute une vie…
Nous pouvons aussi prendre les choses en main et travailler pour réguler ce Système Nerveux Autonome qui nous fait interpréter la réalité et laisser rentrer dans notre vie ces personnes qui rejouent nos histoires souffrantes avec nous.
Je te propose de prendre soin de toi en t’apprenant à utiliser la Méthode TRE® de David Berceli, comme un outil de guérison et de régulation de tes émotions et de ta psyché.
article écrit par Loredana Flori